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MEDUSA

FALCONE

PIERRE LIEBAERT

Napoli, Rione Sanità, Summer of 2016. The collaboration between Giammarco Falcone and Pierre Liebaert started with an unbridled collection of documents: paintings, images gathered from the internet, and photographies taken by Pierre Liebaert. This accumulation and consumption of imagery quenched their insatiable need for flesh and radiance. The duality that reigns over Men, wavering in between their quest for holiness and their abysses, seems to have imposed itself as the verifiable skeleton of this associated project.   

 

They chose the vibrant city of Naples for its primitive energy to stage the creative process, giving shape to obsession, confronting fantasies to reality. Photography experiences chaos while painting adds a filter, making sense out of disorder. Horror is softened, purity is soiled, and so is the image humanized; the subjects appearing closer to us. Connecting the otherness, exiting the limits of their mediums, the painter and the photographer come together to blur the limits of what can be seen. 

 

 

Same as existence emerges out of the void, getting into chaos may prove to be of a surprising fertility. From the heart of destruction, arise the brightest forces of creation. Medusa is to be faced, not directly but through her representation. Reflect the image that burns your eyes and from this wound, light may leap out. Vedi Napoli e poi muori.  Dying and then being reborn, truer to yourse

Naples, Rione Sanità, été 2016. Au fondement de la production de Giammarco Falcone et Pierre Liebaert, une collecte effrénée de documents : photographies de peintures, images récoltées sur internet ou encore des clichés pris par Pierre Liebaert. Fouiller, accumuler, stocker, consommer les images qui les fascinent autant pour exulter leurs pulsions les plus inavouables que pour approcher la grâce. L’ambivalence de l’écartèlement qui tiraille l’homme entre sa quête de sainteté et sa bestialité, semble s’être imposée comme le véritable squelette de ce projet commun.

 

Donner corps à l’obsession, se nourrir d’un univers fantasmagorique et puis le confronter au réel par immersion au cœur de l’énergie outrancière de la ville de Naples. Là où la photographie éprouve le chaos, la peinture y appose un filtre, prête un sens au désordre. De la rencontre entre les deux pratiques, nait la nuance, l’horreur est débarbarisée, la pureté est souillée. Démystifiée, l’image s’humanise, dès lors, les sujets apparaissent plus proche de nous, l’identification semble possible, le chaos est apprivoisé.

 

Résister à Medusa en l’affrontant, non pas de face mais en passant par une réflexion de la réalité, nécessaire à son entendement. Se frotter à l’Autre, sortir des limites de son médium, flouter le limpide, altérer la beauté ou encore donner un autre visage à l’horreur, marque l’ensemble du procédé de Giammarco Falcone et Pierre Liebaert. Ensemble, le peintre et le photographe contribuent à brouiller les pistes du visible.

Puiser dans le chaos peut s’avérer d’une fécondité surprenante, l’existence étant générée du néant, la matière du vide ; du cœur de la destruction, surgissent les forces de création les plus vives. Ce qui se dérobe au regard requiert un jour de s’y confronter. Réfléchir l’image qui vous brûle les yeux, et de cette brûlure, surgira la lumière. Vedi Napoli e poi muori. Mourir, et l’instant d’après, renaitre, plus vrai.

Ariane Malka

©Giammarco Falcone / Pierre Liebaert

FALCONE

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